L’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) est une technique de fécondation in vitro assistée, par laquelle un seul spermatozoïde est introduit mécaniquement dans le cytoplasme d’un ovule.
Plus complexe et plus longue que la fécondation in vitro conventionnelle (FIVc) qui consiste, quant à elle, à inséminer dans un pétri un ovule avec 50 000 à 100 000 spermatozoïdes et à le laisser être féconder naturellement en incubateur, l’ICSI est devenue en quelques années la principale technique de fécondation des ovules dans les cliniques de fertilité (39% en 1997 contre 70% en 2016).
En effet, elle permet d’avoir un meilleur taux de fécondation et d’activation ovocytaire et donc d’obtenir plus d’embryons et de chance de grossesse sur un cycle.
Principe
Les ovules sont entourés de cellules nourrices, appelées cumulus, qui protègent mais aussi attirent les spermatozoïdes. Ceci se nomme un complexe cumulo-ovocytaire (CCO).
Pour réaliser une ICSI, il est nécessaire dans un premier temps d’enlever par digestion enzymatique ce cumulus. Les ovules se retrouvent dénudés. Le premier avantage est de pouvoir observer la maturité des ovules. En effet, seuls les ovules matures, possédant un globule polaire, seront injectés.
La deuxième étape, est le choix du spermatozoïde pour l’injection. Cette étape est primordiale pour maximiser la réussite de la fécondation mais aussi pour l’obtention d’un embryon de qualité à jour 5 ou 6. Le spermatozoïde est choisi par l’embryologiste selon la qualité de différents paramètres comme la forme de sa tête ou la longueur de son flagelle, régit par les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (cf figure 2 : spermatozoïde de forme normale).
Figure 2: spermatozoïde de forme normale
Ceci est un avantage considérable qui permet de contrôler la fécondation puisqu’un seul spermatozoïde de belle morphologie est déposé dans l’ovule. Rappelons que lors de conception naturelle (in vivo) ou de FIVc, il se peut que plusieurs spermatozoïdes réussissent à pénétrer dans l’ovule entrainant une multi-fécondation (polyspermie) non viable, ou à l’inverse, qu’aucun n’arrive à atteindre la membrane ovocytaire, résultant une absence de fécondation.
En ICSI, le spermatozoïde choisi est ensuite déposé délicatement dans le cytoplasme de l’ovules. (cf vidéo)
Le lendemain, la fécondation est observée.
Cette technique innovatrice, qui date depuis 1992, permet de s’assurer de la qualité morphologique du spermatozoïde introduit dans l’ovule, et donc d’augmenter les chances d’obtenir des embryons de qualité.
Elle donne également la possibilité à des couples dont le sperme est très altéré, voir même immobile, d’avoir la chance de fonder une famille. Étant donné la quantité et la qualité des spermatozoïdes qui se détériorent chez les humains avec les années et la pollution industrielle, l’ICSI nous semble de plus en plus une technique de choix.