Tests de réserve ovarienne – opinion de l’American Society for Reproductive Medicine

Introduction

L’American Society for Reproductive Medicine (ASRM) vient d’émettre son opinion sur les différents tests offerts de réserve ovarienne. Ces tests sont parfois prescrits chez les femmes pendant l’exploration de leur infertilité. Ils auraient comme objectifs d’estimer la qualité et la quantité des ovules restants. Ils viseraient à prédire la réponse à une stimulation ovarienne et à déterminer indirectement le potentiel reproductif d’une femme.
Parmi ces tests, on note entre autres : (1) les dosages sanguins de FSH (hormone folliculo-stimulante) basale, d’hormone antimüllérienne (AMH), d’estradiol ou d’inhibine B ; (2) le compte folliculaire antral (CFA) (nombre total de follicules ovariens mesurant de 2 à 10 mm de diamètre) et le volume ovarien par échographie endovaginale ; (3) des tests dynamiques, comme le test de challenge au clomiphène.

Follicules ovariens

Échographie 3D de follicules ovariens (Source : GE)

 Résumé du consensus

  • Encore aujourd’hui, il n’existe pas de définition uniformisée de « réserve ovarienne diminuée (ROD) », le terme pouvant se référer à différentes entités distinctes : mauvaise qualité d’ovules, quantité réduite d’ovules ou potentiel reproductif amoindri ;
  • Les évidences scientifiques prouvant la performance réelle des tests de réserve ovarienne sont limitées ;
  • Un nombre très différent de tests de réserve ovarienne ont été développés à des fins de dépistage afin de prédire le succès d’un traitement de fécondation in vitro (FIV) ;
  • La FSH basale est le test de dépistage le plus utilisé pour détecter une réserve ovarienne diminuée ; le compte folliculaire antral et l’AMH apparaissent être des tests prédictifs prometteurs ;
  • Les évidences scientifiques actuelles sont insuffisantes pour recommander qu’un test de réserve ovarienne soit utilisé comme seul critère pour favoriser une technique de procréation assistée à une autre ;
  • L’utilisation élargie des tests de réserve ovarienne chez toutes les femmes infertiles (plutôt que limitée à celles orientées en FIV) augmente la probabilité de faux positifs (c.-à-d., augmente la probabilité de faussement diagnostiquer une réserve ovarienne diminuée alors qu’elle est normale) ;
  • La FSH est très spécifique, mais peu sensible, lorsque le seuil utilisé, pour prédire une faible réponse à la stimulation ovarienne ou un échec de conception au traitement, est élevé ;
  • La notion qu’une réponse ovarienne ou le succès d’un traitement seront améliorés pendant des cycles où la concentration de FSH basale est normale, chez les femmes ayant déjà eu auparavant des valeurs élevées de FSH, est inexacte ;
  • L’utilisation de la concentration d’estradiol basal comme seul test de dépistage de ROD n’a pas de valeur scientifique ;
  • Les évidences vont aussi à l’encontre de l’utilisation de l’inhibine B et du volume ovarien comme tests de prédiction de la réserve ovarienne ;
  • Le test de challenge au clomiphène n’améliore que légèrement la détection de ROD, comparativement à la FSH basale ;
  • Bien qu’il existe des évidences grandissantes supportant l’utilisation de l’AMH comme test de dépistage pour détecter une ROD, des données scientifiques plus solides sont requises ; une concentration diminuée d’AMH serait spécifique pour prédire une faible réponse à une stimulation ovarienne ; les données sont toutefois insuffisantes pour suggérer son utilisation afin de prédire la probabilité d’échec de conception à un traitement ;
  • Les données scientifiques confirment une spécificité modérée à élevée du compte folliculaire antral par échographie afin de prédire une faible réponse à une stimulation ovarienne ; les évidences scientifiques sont toutefois insuffisantes pour suggérer son utilisation afin de prédire la probabilité d’échec de conception à un traitement ;
  • Les données scientifiques ne permettent pas de démontrer que l’utilisation combinée des tests de réserve ovarienne améliore le dépistage de ROD, comparativement à la réalisation d’un seul test.

 
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