Quel est le nombre optimal d’ovules pour obtenir plusieurs naissances en une seule tentative de FIV?
Le concept « un essai de FIV – une famille »
Introduction
Il est connu que la majorité des couples infertiles québécois souhaiterait avoir au moins deux enfants. Or, la privatisation récente du programme québécois de fécondation in vitro (FIV) est venue assombrir leur projet de fonder une famille. Pour accentuer les barrières financières, le gouvernement du Québec n’accorde en général un crédit d’impôt que pour une seule tentative de FIV chez les femmes de moins de 37 ans. De plus, il interdit par législation le transfert de plus d’un embryon à la fois, par cycle.
Donc, que faire pour augmenter la probabilité d’avoir au moins deux enfants en une seule tentative de fécondation in vitro? Une étude américaine récente vient répondre à cette question.
Résultats
L’objectif de l’étude était de déterminer comment un couple peut optimiser ses chances de compléter une famille moyenne (≥ 2 naissances vivantes) en une seule tentative de fécondation in vitro. Plus précisément, le résultat recherché était en fait d’identifier le facteur principal permettant d’obtenir au moins 2 naissances vivantes en une seule tentative de FIV.
En tout, 2226 couples tentant une fécondation in vitro ont été étudiés. Trente-six pour cent (36%) ont eu au moins une naissance grâce au transfert d’embryons frais. Vingt pour cent (20%) de ces grossesses étaient multiples (voir note de fin de page).
Une naissance additionnelle a été obtenue chez 30% des couples grâce au transfert d’embryons congelés surnuméraires. En moyenne, 40% des couples ont obtenu au moins une naissance à l’intérieur d’une seule tentative de FIV, incluant le transfert d’embryons frais et congelés.
Après avoir contrôlé statistiquement les facteurs prédisant le succès (dont autres l’âge de la femme, la cause d’infertilité, l’indice de masse corporelle, le jour du transfert d’embryon), l’étude a permis de démontrer que le taux de grossesse est statistiquement plus élevé lorsque ≥ 15 ovules sont recueillis en une seule tentative. Ainsi, la probabilité d’avoir au moins deux enfants en une seule tentative de FIV augmente de 8% pour chaque ovule additionnel obtenu lors de la ponction folliculaire (voir figure 1).
Figure 1. Taux de naissance vivante selon le nombre d’ovules obtenus en un seul prélèvement (la ligne pleine représente le taux de naissance lors du cycle frais et la ligne pointillée le taux cumulatif de naissances incluant le transfert d’embryons frais et congelés surnuméraires en une seule ponction de follicules.
Conclusion
En opposition à l’utilisation de stimulations ovariennes plus légères en FIV, les auteurs proposent donc un concept d’ « un essai de FIV- une famille » en favorisant l’utilisation de stimulations ovariennes plus fortes qui permettent ainsi d’obtenir plus d’ovules et donc plus embryons surnuméraires pouvant être congelés et utilisés subséquemment dans des cycles ultérieurs de transfert. Le taux de naissances vivantes est ainsi cumulativement plus élevé en un seul prélèvement d’ovules.
Note de fin de page.
Contrairement au Québec, les États-Unis permettent le transfert de plus d’un embryon à la fois. Bien que le gouvernement québécois interdise le transfert de plus d’un embryon par cycle, cette restriction est compensée par le fait que, de nos jours, les embryons surnuméraires congelés offrent autant de chance de produire une naissance vivante que les embryons frais.
Référence
Publié le 11 juin 2017 dans Infertilité | Procréation | Fécondation in vitro | Fertilité
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Le Dr Pierre Miron jouit d’une réputation internationale en fertilité, reproduction et assistance médicale à la procréation. Ce visionnaire a fondé trois programmes de fécondation in vitro au Québec au cours des 30 dernières années. Grâce à son centre privé de génétique humaine spécialisé dans le domaine de la reproduction, il a rendu accessible à toutes les femmes enceintes un programme unique de dépistage prénatal pour la trisomie 21 – un service auparavant inexistant au Québec. Le Dr Miron s’est toujours impliqué activement et publiquement pour la cause des couples infertiles. Il a notamment contribué à mettre en place l’Association infertilité Québec (ACIQ).