Le syndrome des ovaires polykystiques

Qu’est-ce que le SOPK ? 

Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est une condition hormonale courante touchant entre 5% et 10% des femmes en âge de procréer. Il se manifeste par un ensemble de signes et de symptômes, bien que chaque femme atteinte de SOPK ne présente pas nécessairement les mêmes manifestations. Le diagnostic du SOPK repose principalement sur la présence d’au moins deux des trois critères suivants : (1) une dysfonction ovulatoire se traduisant par des cycles menstruels irréguliers ou absents (< 21 jours ou > 35 jours), (2) des signes cliniques ou biochimiques d’hyperandrogénisme (pilosité accrue, acné, taux élevés d’androgènes dans le sang) et (3) au moins un ovaire, visible à l’échographie, présentant un volume augmenté (> 10 ml) ou contenant 20 follicules ou plus.

Il est important de noter que les kystes ovariens observés dans le SOPK ne sont pas des kystes pathologiques en soi, mais plutôt de petits follicules antraux physiologiques, présents en nombre plus élevé que la normale. Chaque follicule renferme généralement un ovule, cependant dans le SOPK, ces follicules n’atteignent habituellement pas leur pleine maturité et restent souvent sous-développés. Ils apparaissent à l’échographie comme de petites cavités disposées en couronne autour de l’ovaire.

Les signes et symptômes signalés par les femmes atteintes de SOPK peuvent inclure des cycles menstruels de plus de 35 jours, de l’acné, une pilosité excessive (hirsutisme) dans des zones typiquement masculines, ainsi que des problèmes d’infertilité. Il est pertinent de souligner que l’acanthosis nigricans, caractérisé par des taches pigmentées sur la peau, est associé à l’insulino-résistance, qui peut coexister avec le SOPK, bien que ce ne soit pas un critère diagnostique spécifique. Il en va de même pour l’obésité et le diabète, qui peuvent parfois coexister avec le SOPK.

Comment le SOPK est-il diagnostiqué ?

Le diagnostic du SOPK repose sur une analyse détaillée des symptômes et des signes cliniques, une échographie endovaginale pour visualiser correctement les ovaires, ainsi que des analyses sanguines permettant de mesurer certaines hormones spécifiques (testostérone, DHEAS, 17 OH progestérone). L’hormone anti-müllérienne (AMH) est par ailleurs le plus souvent très élevée chez de telles patientes. Le SOPK est un diagnostic clinique qui doit être distingué d’autres conditions médicales similaires.

Quels sont les risques chez les femmes atteintes de SOPK ?

Les femmes atteintes de SOPK consultent souvent en clinique de fertilité en raison de leur dysfonction ovulatoire. Certains des risques associés au SOPK sont liés à l’absence d’ovulation régulière, conduisant souvent à des cycles menstruels de plus de 35 jours (oligo-aménorrhée) ainsi qu’à des saignements intermenstruels ou des cycles trop courts de moins de 21 jours (polyménorrhée). Ces phénomènes sont généralement causés par une anovulation chronique liée au SOPK. L’absence d’ovulation perturbe le cycle hormonal habituel, entraînant des taux d’œstrogènes élevés, sans contrebalancement par la progestérone, ce qui épaissit la muqueuse utérine non renouvelée, augmentant le risque d’hyperplasie de l’endomètre et, à long terme, de cancer de l’endomètre. Cette irrégularité d’ovulation explique souvent les difficultés de conception chez les femmes atteintes de SOPK, les amenant à consulter en clinique de fertilité.

En raison de la résistance à l’insuline sous-jacente, on observe souvent chez ces femmes un risque accru de développer ou de déjà présenter un syndrome métabolique, caractérisé entre autres par un excès de poids (obésité viscérale), une hypertension artérielle, des taux élevés de triglycérides, un faible taux de bon cholestérol et un diabète.

Comment l’infertilité chez les femmes atteintes du SOPK est-elle traitée ?

Pour le traitement de l’infertilité chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la stratégie la plus efficace, notamment en cas de surpoids, consiste d’abord à favoriser la perte de poids par le biais d’une alimentation saine et d’exercices réguliers. Cela contribue à normaliser la fréquence de l’ovulation et, par conséquent, à améliorer la fertilité. Dans certains cas, une réduction de poids d’environ 10% (à travers un régime alimentaire et de l’exercice) peut seule suffire à rétablir la régularité des cycles menstruels ou à augmenter la réceptivité aux médicaments prescrits, induisant ainsi l’ovulation avec plus de succès.

L’induction de l’ovulation à l’aide de médicaments est généralement la première option envisagée pour traiter l’infertilité due à l’anovulation. Bien que le citrate de clomifène, administré par voie orale, ait longtemps été le premier choix thérapeutique, il a presque entièrement été remplacé par le létrozole, désormais recommandé en première intention. Une hypothyroïdie ou une hyperprolactinémie doit toujours être exclue au préalable. En cas d’échec aux agents ovulatoires oraux, des médicaments en injection sous-cutanée, les gonadotrophines, sont généralement administrés et réussissent le plus souvent à induire l’ovulation. Un suivi étroit est alors requis par des échographies sériées afin de réduire les risques de réponse excessive, entraînant automatiquement des risques accrus de grossesse multiple.

D’autres médicaments sont parfois combinés ou envisagés, tels que la metformine, un sensibilisateur à l’insuline qui peut améliorer l’ovulation chez certaines patientes atteintes de SOPK. La metformine peut en même temps être utile pour contrôler un diabète ou un syndrome métabolique.

Dans les cas où ces traitements ne sont pas efficaces, ou en présence d’autres causes combinées d’infertilité, la fécondation in vitro (FIV) reste souvent la meilleure option permettant d’aider enfin les femmes atteintes de SOPK à fonder leur famille. Dans de rares cas résistants, la maturation in vitro d’ovocytes (MIV) est parfois réalisée.

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