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Tout d’abord, il est important de noter qu’il existe deux types de jumeaux :
- Les jumeaux monozygotes. Appelés ‘vrais jumeaux’ dans le langage commun, ils sont identiques et proviennent d’un seul et même ovule fécondé (zygote). L’embryon ainsi formé se divise ensuite en deux avant son implantation dans l’utérus maternel.
- Les jumeaux dizygotes, appelés, à nouveau dans le langage commun, ‘faux jumeaux’, ne sont pas identiques et résultent de deux embryons différents, issus de deux ovules fécondés.
En fécondation in vitro (FIV)
Le nombre d’embryons transférés
En FIV, les grossesses multiples non identiques (dizygotes) dépendent le plus souvent directement du nombre d’embryons transférés dans la cavité utérine.
Jusqu’à dans les années 2010, le transfert simultané de plus d’un embryon dans la cavité utérine était courant au Québec, entrainant des taux de grossesses multiples de l’ordre de 30 à 35% (dont 30% de jumeaux et 5% de triplets).
De nos jours, le taux moyen de grossesses multiples en FIV ne s’élève plus qu’à 4%, et les grossesses de triplets et plus ont pratiquement disparues, puisque de plus en plus de cliniques ne transfèrent qu’un seul embryon par tentative.
NB: En fait, la loi varie d’un pays à l’autre, certains acceptant toujours le transfert triple, voire quadruple d’embryons. Or, rappelons qu’une grossesse multiple, même gémellaire est considérée comme à risque. C’est pour cela qu’au Québec, depuis quelques années, le transfert multiple n’est plus autorisé sauf chez les femmes de 37 ans et plus et, encore là, il ne se limite qu’à un maximum de deux embryons.
Les techniques en laboratoire
Selon la littérature, les techniques utilisées en laboratoire dans le cadre d’une FIV pourraient expliquer en partie les risques accrus de jumeaux identiques, malgré le transfert d’un seul embryon.
Dans la pratique, chez Fertilys, sur 945 patientes enceintes suite à un transfert d’embryon(s), 42 ont eu une grossesse gémellaire, ce qui donne un taux de grossesses multiples de 4,44%. Sur ces 42 patientes, 31 ont eu un transfert simple, 11 un transfert double.
Aucune grossesse de triplet et plus n’est rapportée.
Les grossesses multiples en insémination intra-utérine (IIU)
Le taux de grossesses multiples en inséminations intra-utérines (IIU) chez Fertilys est de 7,7%, donc significativement plus élevé qu’en fécondation in vitro !
La cause en soi n’est pas vraiment l’IIU en tant que telle, mais plutôt l’utilisation généralisée d’agents ovulatoires combinés à l’IIU. Les jumeaux qui en sont issus, sont donc principalement des jumeaux dizygotes (deux ovules produits le même cycle, et plus). Sur un total de 545 patientes enceintes suite à une insémination, 39 ont eu une grossesse gémellaire (7%), et 3 ont eu des triplets (0,5%).
De plus, la surovulation, réalisée par l’administration de gonadotrophines, augmente encore plus les risques de grossesses multiples non-identiques avec des taux pouvant varier entre 8 et 20%.
En conclusion
Alors, la fécondation in vitro (FIV) produit-elle plus souvent des grossesses multiples?
Vrai, lorsque comparée à une conception spontanée naturelle:
Le taux de grossesses multiples est en effet significativement plus élevé en FIV (4.4%).
Dans la population générale, pour les grossesses conçues naturellement, sans traitement de fertilité, le taux de jumeaux dizygotes (non identiques) est d’environ 1 à 1.3% (1:80) et le taux de jumeaux monozygotes (identiques) ne serait seulement que de 0.4% (1:250).
Néanmoins, le taux a considérablement diminué au Québec au cours des derniers années grâce au transfert d’un seul embryon par cycle chez les femmes de moins de 37 ans. Ce taux s’explique principalement par des jumeaux monozygotes (identiques).
Faux, lorsque comparée à l’insémination intra-utérine de spermatozoïdes combinée à des agents ovulatoires :
Alors qu’il n’y a pas si longtemps, c’était le contraire, l’IIU, puisqu’elle est généralement combinée à une stimulation ovarienne, soit avec des agents ovulatoires oraux ou avec des surovulants en injection (gonadotrophines), est devenue de nos jours la cause principale de grossesses multiples iatrogéniques, tout en étant à la fois au moins trois à quatre fois moins performante que la FIV en taux de naissance.
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